Distaler l’apex d’une molaire suite à la bascule couronne

 Suite au recul molaire, peu importe la technique utilisée, il faut toujours vérifier si le mouvement obtenu en est un de bascule pur de couronne ou un mélange de recul couronne jumelé à une certaine bascule. Il est certain que plus le recul est grand, plus les chances de bascule couronne en distal sont grandes. Pour vérifier s’il y a eu bascule ou non, rien de mieux qu’un cliché panoramique, souvent une perte d’alignement des crêtes marginales peut nous donner un bon indice. Plusieurs cliniciens peuvent se demander pourquoi la composante de bascule est survenue et comment se fait-il qu’un mouvement de masse pur ne se soit pas produit. Il faut se rappeler que le centre de rotation (CR) se trouve au niveau de la furcation molaire tandis que la force de recul est appliquée au niveau couronne (Figure 1). De plus, tout mécanisme de recul, que l’on emploie un appareil amovible ou un système boitier-fil, présente un degré de jeu et plus le jeu est grand, moins il y a de contrôle couronne.

 

Si le cliché panoramique de contrôle post-distalisation démontre une bascule molaire, il nous faut conserver l’ancrage utilisé lors de distalisation molaire et maintenir la couronne à sa position nouvellement acquise par une certaine forme de bloqueur ou arrêt, comme un stop crimpé sur le fil ou encore un ressort avec très peu de pression jumelé à des élastiques de Classe II (3.5 onces) et ensuite installer des boîtiers fixes, si non déjà en place, et y appliquer un moment de distalisation racine (Figure 2). Les outils disponibles pour un tel mouvement sont un ancrage extra-oral de style headgear (peu populaire mais efficace si la coopération est là) mais il existe également une technique très simple, le pli de distalisation racine de type gable avec la pointe du pli en orientation apicale (Figure 3). Utilisant une pince optique, ce pli sera fait sur un fil SS de dimension minimale de 0.016’’ x 0.022’’ ou sur un fil TMA 0.019 x 0.025’’. On peut également placer des élastiques de Cl II afin de conserver une certaine pression distale sur la couronne molaire afin de restreindre son mouvement mésial. Son action doit être contrôlée mensuellement. Le mouvement de racine se fera sur une période de 3-4 mois.

 

Figure 2.                                                      Figure 3.

Bonne mécanique, Dr Michel Champagne