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Moi et mon orthodontiste

Moi et mon orthodontiste

par Dr Michel Champagne, BA, DMD, MAGD, IBO, CDE

Et bien oui, le ‘’moi’’ désigne le praticien général (PG) qui pratique l’orthodontie et l’orthodontiste devient alors un collaborateur. Cet orthodontiste avec qui vous allez travailler, vous vous devez de le trouver dans votre région ou votre ville si la chose est possible. La raison en est bien simple, en tant que PG, il nous est très difficile d’avoir les connaissances et compétences nous permettant de traiter toutes les situations patients.

La grande question, car il y a toujours une grande question, n’est pas de savoir si je peux commencer le cas. Le vieil adage le dit bien, il est plus difficile de terminer un cas adéquatement que de le commencer. En effet nous pouvons tous commencer un traitement s’il y a entente entre le PG et le client-patient mais il faut faire la différence entre éthique professionnelle et morale professionnelle, chose de plus en plus difficile de nos jours. Comme PG, mon code d’éthique professionnel me dit que je peux traiter tous cas dans tous les domaines de la dentisterie pour lesquels j’ai les compétences. Ici entre en jeu l’idée de morale personnelle car je peux, pour une panoplie de raisons, me convaincre que j’en ai les compétences mais les ai-je vraiment!

Quand nous évaluons un cas, nous devons toujours voir la lumière au bout du tunnel i.e. suite au diagnostic et l’élaboration des objectifs de traitement, nous devons avoir une idée claire de l’ensemble des étapes, des embuches possibles et de leurs solutions, des limitations de traitement, sans oublier une évaluation la plus juste possible de la coopération et de la compréhension du patient et/ou des parents. Si un de ces éléments est absent, nous devrions mettre en doute notre compétence de faire le cas et moralement se poser des questions car le traitement du patient n’est certes pas une expérience de laboratoire. De là d’avoir le souci d’inclure dans notre équipe un orthodontiste compétent et ouvert à collaborer de près avec le PG. Le patient a droit au meilleur traitement possible et si je ne peux lui faire, j’ai l’obligation de le référer. Il en est de même pour l’orthodontiste spécialiste, car parmi nos confrères spécialistes, les niveaux de compétence peuvent varier de même que leur morale professionnelle. Rattachez à votre équipe seulement des spécialistes extrêmement compétents à qui vous feriez assez confiance pour référer les membres de votre famille.

En conclusion, je souhaite voir plus de franchise personnelle et une meilleure coopération entre les groupes car ce sont les patients qui vont certainement en profiter le plus. Quels sont les avantages pour l’équipe; pour le PG il pourra compter sur le support d’un spécialiste et pour le spécialiste, il se verra référer de plus en plus de patients qui ont vraiment besoin de soins spécialisés, ce pour lequel il a été formé. Il semble exister une compétition entre le spécialiste en orthodontie et le dentiste généraliste qui n’a plus aucune raison d’être car le spécialiste compétent restera toujours le spécialiste.

Bonne réflexion pour une meilleure coopération.