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Management de l’éruption molaire

Comment procéder à une éruption molaire

Dr Michel Champagne, BA, DMD, MAGD, IBO, CDE,

Le manque d’éruption verticale molaire dans les cas d’hypodivergence se traite de façon relativement simple si notre diagnostique de départ est adéquat.  L’option de prendre en charge le patient durant sa croissance est sans doute la meilleure, mais pas nécessairement toujours possible. Le clinicien tentera alors une approche par éruption verticale molaire passive i.e. qu’il créera une désarticulation postérieure sur les molaires permanentes, le plus souvent mandibulaire par appareil amovible ou en utilisant des butées retro-incisives collées tout en s’assurant que la langue ne soit pas une source de problème.

Mais qu’en est-il des cas qui sont en fixe complet durant lesquels le clinicien s’aperçoit que le cas nécessite plus d’éruption molaire pour améliorer la dimension verticale dentaire et squelettique. Sommes-nous mieux d’agir au niveau la position des boîtiers ou autrement. Dans tous les cas une éruption des ou du segment postérieur va demander une désarticulation du groupe de dents impliquées et également une planification de l’ancrage pour les unités qui ne nécessitent pas de mouvements.

 

Quelques peuvent être les approches envisageables :

  1. En dentition mixte, comme mentionné précédemment pensons à l’éruption passive avec un minimum d’appareillages, variant de butées collées sur les dents, plaque Hawley avec plan guidant antérieur, Rickinator et bien d’autres (Images 1 et 2).

Il faut s’assurer que la langue ne se place entre les dents, sinon l’éruption passive sera compromise.

  1. En dentition permanente dans les cas de fixe complet en système multi-attaches, nous avons également quelques options mais l’interférence linguale reste réelle:
    1. Désarticulation
    2. Mise en place de l’ancrage nécessaire, habituellement sur fil de gros calibre SS, par consolidation d’un groupe de dents, par barre trans-palatine, par mini-vis, par ancrage extra-oral. Votre choix d’ancrage est peu important pourvu qu’il soit suffisant mais certes la venue des mini-vis nous facilite la tâche (Image 3).
    3. Éruption du groupe concerné par mémoire de fil CuNiti, donc le fil est courbe et veut redevenir droit provoquant une éruption du segment concerné. Le fil peut être assisté par traction élastique faible 2 onces (Image 4). Certains cliniciens suggèrent un ‘’misbracketing intentionnel’’ mais personnellement je n’aime pas l’idée de misbracketing car elle obligera sans doute de replacer les boîtiers à un moment donné nous obligeant de revenir en arrière, ce qui peut allonger le traitement. Cette option peut quand même se faire sans misbracketing.
    4. Éruption du groupe concerné en fin de traitement lorsqu’un fil SS ou TMA de gros calibre est en place. Le fil est alors sectionné au mésial du groupe de dents que l’on veut extruder le rendant sectionnel. Les autres sections de fils sont laissées en bouche. Des élastiques verticaux sont rajoutés en buccal et/ou lingual selon la situation pour forcer l’éruption du segment concerné (Image 5). Les sections antérieures et postérieures se doivent d’être orientées pour continuer la correction initiale i.e. en orientation classe 2 pour les classes II, classe 3 pour les Classes III.

 

Au risque de me répéter, planifiez votre ancrage minitieusement.

Image 1. Rickinator

Image 2. Butées rétro-incisives collées

 

Image 3. Mini-vis buccale maxillaire

 

Image 4. Mémoire de fil active

 

Image 5. Fil sectionné et traction élastique