Retourner au blogue

Extractions des canines primaires

Certains cliniciens optent pour l’extraction des canines primaires supérieures dès que survient le doute d’impaction palatine de la canine permanente mais qu’en est-il aujourd’hui de cette approche. Devrions-nous y adhérer ou la rejeter. Un récent article paru dans la revue European J Orthodontics de Naoumova et al. conclue que dans le cas d’un diagnostique de position palatine de la canine permanente, l’extraction de la canine primaire concernée permet un redressement de la canine permanente dans 69% des cas. Cette étude porte sur un groupe d’âge de 10-12 ans avec moins de 2mm de manque d’espace à l’arcade. Nous pouvons donc affirmer que l’extraction donne des résultats positifs chez les patients avec très peu de manque d’espace mais ceci ne garantit pas son éruption. Mais que faire dans des cas de manque d’espace plus marqué et de diagnostique de position palatine de la canine permanente. Bien peu de cliniciens vont prescrire un CBCT pour fin de diagnostique mais le feront plutôt basé sur la palpation, l’absence de bosse canine en buccal et un cliché panoramique. Sur le cliché panoramique, nous pourrons comparer la situation aux mesures d’Ericson et de Kurol (1988) pour évaluer l’angulation de la canine palatine ainsi que sa distance p/r au plan occlusal et à la centrale supérieure.

Si un manque d’espace existe à l’arcade, il est préférable selon Bacetti, Olive et Kokich de créer de l’espace à l’arcade maxillaire tout en procédant à l’extraction de ou des canines primaires bien qu’il n’y ait pas beaucoup d’études sur le sujet.

Mon opinion: je crois qu’il est raisonnable de combiner développement d’arcade et extraction(s) dès qu’un manque d’espace est démontré accompagné de possibilité d’inclusion canine. Selon le cas, les extractions peuvent être bi-latérales. Il y aura certes des exceptions comme les cas de protrusion bi-maxillaire où l’extraction des prémolaires peut être la solution. L’extraction de la canine primaire combinée à un développement d’arcade diminue le risque d’impaction de l’ordre de 85% (Bacetti et al. Europ J Orthod 2008 ;30 :381-385) mais cette approche est de moindre efficacité si la canine permanente est plus mésiale que la racine de la latérale. Il faut donc dépister et agir en bas âge pour intercepter plutôt que de laisser la situation se dégrader.