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Éruption trouble de la molaire de 6 ans

Éruption trouble de la molaire de 6 ans

Dr Michel Champagne, BA, DMD, MAGD, IBO, CDE  

Qui n’a pas diagnostiqué, lors d’un examen de routine, un problème d’éruption de la première molaire permanente maxillaire sous le distal de la deuxième molaire primaire. La dent permanente se coince sans raison évidente sous le distal de la primaire.

La question qui se pose est toujours la même, qu’elles sont mes options. Ces options vont varier selon la situation clinique et sans en faire une liste exhaustive, essayons d’exposer les options les plus fréquentes :

  1. Situation A : la molaire primaire est largement résorbée et mobile. La solution évidente devient l’extraction de la molaire primaire, l’éruption naturelle de la molaire permanente, la réévaluation de la position de la #6 une fois en bouche et repositionnement de cette #6 par appareillage amovible ou fixe sectionnel. Le tout sera suivi d’un maintien d’espace jusqu‘à la sortie de l’éruption de la prémolaire.
  2. Situation B : la molaire primaire est peu résorbée et non mobile. Il est important ici de ne pas se perdre et l’application du principe de KISS (Keep It Simple Stupid) est primordiale. Le premier facteur à évaluer est de voir s’il est possible d’insérer un explorateur sous le point de contact, ce qui nous assure que l’on peut y insérer un quelconque dispositif simple de séparation avec de bonnes chances de succès.

Nous discuterons aujourd’hui de la situation A. Évidemment cette approche demande de la coopération surtout si l’utilisation d’un appareillage amovible est choisie. Cependant vu l’âge de traitement (6-8 ans), la coopération est la plupart du temps au rendez-vous.

Dans cette situation, nous n’avons pas le choix que d’extraire la dent #E puis de patienter quelques mois afin de permettre une éruption suffisante de la #6 de façon à y avoir une emprise assez forte sur la couronne en fonction de notre choix de crochet. Le crochet doit pouvoir tenir en place. Il est possible lors d’une éruption minimale d’ajouter une boule de composite à l’occlusal pour permettre la rétention du crochet. Dans certains dessins d’appareil, une vis pourrait remplacer le crochet en doigt (finger spring). Cette approche demeure simple et à la portée de tous les dentistes peu importe leur expérience. La réussite repose sur le port de l’appareil, la désarticulation de l’occlusion au besoin en ajoutant des coussins d’acrylique en postérieur (sauf sur la dent à reculer) et également d’une démo pratique à la chaise pour que le patient et les parents comprennent bien l’importance d’engager le crochet adéquatement.

Nous discuterons des techniques fixes dans le prochain blog.